L’épaule instable à Avignon
De quoi s’agit-il ?
L’articulation de l’épaule se disloque, la tête de l’humérus (os du bras) se déplaçant en dehors de sa position habituelle (luxation). La douleur est intense et l’impotence complète.
Le déplacement de la tête humérale se fait vers l’avant et vers le bas dans la plupart des cas.
Il existe une forme de la maladie dans laquelle l’articulation ne se déboite pas complètement, on parle de sub-luxation. Dans ces cas-là le patient ne se plaint souvent que de douleurs dans certaines positions du membre supérieur (notamment dans la position dite de l’armé du bras).
C’est une pathologie de l’adulte jeune. Quand le premier épisode de luxation (épaule déboitée) survient avant l’âge de 20 ans, il est fréquent d’observer des récidives ultérieures (instabilité chronique).
Radiographies d’une épaule « normale » réduite, en bonne position (A) et d’une épaule luxée (B)
Quelle est l’évolution naturelle (sans traitement) de l’instabilité de l’épaule ?
Les épisodes de luxations vont être plus ou moins fréquents selon les patients. La luxation devient de plus en plus aisée au fil des épisodes (en contrepartie, le patient réduit lui-même la luxation avec facilité).
Ces épisodes de luxations répétées entrainent des lésions des structures articulaires avec l’évolution à terme vers une arthrose de l’épaule (au bout de 20 à 30 ans).
Scanner de l’épaule montrant une fracture de la glène de l’omoplate
Quel est le traitement de l’instabilité de l’épaule ?
On distinguera le traitement d’un premier épisode de luxation du problème de la luxation récidivante.
Lors d’un premier épisode, après réduction de la luxation (remise en place), il est important d’immobiliser l’épaule de manière stricte pendant au moins 3 semaines (dans l’idéal l’immobilisation devrait être de 6 semaines) pour permettre une bonne cicatrisation des lésions articulaires (ligaments et bourrelet glénoïdien ou labrum).
Dans le cas des luxations récidivantes on considère que les structures de contention articulaire sont devenues défaillantes de manière chronique : dans ce cas aucune immobilisation prolongée ne semble justifiée après la réduction. La rééducation avec renforcement des muscles de l’épaule peut être tentée mais dans la plupart des cas elle n’apporte aucun gain en terme de stabilité.
Le traitement chirurgical est le seul qui permette de stabiliser durablement l’articulation.
Quels sont les examens complémentaires à réaliser ?
Les radiographies standards permettent de mettre en évidence certaines lésions osseuses causées par les luxations : présence d’une encoche à la partie arrière de la tête de l’humérus, fracture parcellaire du rebord antérieur et inférieur de la glène de l’omoplate, arthrose pour les cas plus anciens, etc.
L’examen de référence est l’arthroscanner qui permet d’objectiver l’ensemble des lésions habituelles de l’instabilité : lésion du bourrelet glénoïdien, distension capsulaire, fracture du rebord antérieur et inférieur de la glène de l’omoplate, usure cartilagineuse de cette région, encoche postérieure de la tête humérale, etc.
En quoi consiste le traitement chirurgical ?
Schématiquement il existe aujourd’hui 2 types de traitement : la réparation des lésions du bourrelet ou la création d’une butée articulaire qui empêche la luxation.
Des animations sont disponibles sur le site : www.orthoillustrated.com
Cliquez sur épaule puis sur instabilité de l’épaule technique chirurgicale de Latarjet pour la butée ou sur épaule puis sur réparation labrale de l’épaule pour la réparation du bourrelet.
Le chirurgien détermine en fonction du patient et de ses examens complémentaires la technique la plus appropriée à chaque cas.
Après l’intervention une période d’immobilisation stricte de l’épaule de 3 à 6 semaines sera imposée suivie par de la rééducation pendant quelques semaines à quelques mois.
Radiographies de profil et de face post opératoires d’une stabilisation de l’épaule par butée coracoidienne
Quels sont les résultats à attendre du traitement chirurgical ?
Quelle que soit la technique utilisée l’épaule est presque toujours stabilisée durablement (malheureusement les récidives sont toujours possibles, à court ou long terme).
Les complications habituelles de la chirurgie articulaire sont toujours possibles : infection, hématome, algodystrophie, raideur avec perte de mobilité, arthrose, nécrose osseuse ou ostéochondrale, problème cicatriciel, intolérance ou allergie au matériel, rupture d’implant, phlébite, lésion nerveuse, vasculaire ou musculaire, atrophie musculaire, et toutes les complications d’ordre général.