L'arthrose de hanche à Avignon
A. Les Symptômes de l’arthrose de hanche
Cette usure articulaire peut entraîner les symptômes suivants :
- La douleur : C’est en général le maître-symptôme. C’est une douleur d’horaire mécanique, c’est-à-dire provoquée par l’appui, par les efforts et par la marche. Elle est calmée par le repos. Elle se trouve en général au pli inguinal mais parfois il existe des douleurs projetées au genou, à la face latérale de la hanche et plus rarement à la fesse.
- La raideur : elle touche la plupart du temps la rotation interne et l’abduction. Elle dépend de la localisation des zones d’usure dans l’articulation de la hanche. En général, cette raideur se traduit par des difficultés à mettre ses chaussures ou chaussettes, à faire ses lacets.
- La boiterie : Elle est secondaire à la douleur et le patient est parfois amené à marcher avec une canne.
- L’impotence fonctionnelle : C'est l'impossibilité pour un individu d'utiliser un organe ou un membre de façon normale. Elle traduit l’ensemble des symptômes sus-citées et s’installe en général de façon insidieuse. Initialement, il peut s’agir d’une limitation dans les activités sportives mais progressivement elle touche les activités quotidiennes.
L'évolution de l’arthrose de hanche se fait de façon inexorable vers l'aggravation progressive avec une diminution du périmètre de marche et de la mobilité de la hanche.
Après un examen clinique lors de la consultation chirurgicale, le bilan complémentaire est consulté, notamment les radiographies. L'usure du cartilage y est analysé. Le médecin évaluera l'espace restant entre le cotyle (bassin) et la tête fémorale. Les signes radiologiques de l'arthrose sont les suivants : pincement de l'interligne articulaire, ostéocondensation de l'os sous le cartilage (aspect blanc à la radio), présence de géodes (petites cavites s'ouvrant sur l'articulation), présence d'ostéophytes (excroissance osseuse). Plus rarement, il est nécessaire de réaliser un scanner ou une IRM.
Radiographie du bassin : arthrose bilatérale de hanche
B. Le traitement de l’arthrose de hanche
1. Le traitement médical.
Au début de la maladie, une prise en charge médicale (antalgiques, anti-inflammatoires, mesures hygiéno-diététiques comme la perte de poids) améliorera les symptômes. Il n’existe à ce jour pas de traitement curatif de l’arthrose, ayant fait preuve de leur efficacité. Des traitements symptomatiques existent néanmoins. Ces derniers visent à calmer les douleurs : traitement antalgique, traitement anti inflammatoire, infiltrations articulaires. Des médicaments chondro protecteurs existent afin de freiner la dégénérescence du cartilage à base de glucosamine ou de chondroitine. Ces traitements sont en général mis en place par votre rhumatolgue.
2. Le traitement chirurgical: la prothèse totale de hanche.
Lorsque l’usure sera trop évoluée, le traitement médical ne suffira plus. Un traitement chirurgical sera alors indiqué : il s’agira dans la majorité des cas d’une indication de prothèse totale de hanche. Cette intervention permettra le plus souvent de retrouver une hanche indolore et de récupérer de meilleures mobilités.
L’arthroplastie de la hanche, ou mise en place d’une prothèse totale de hanche, consiste à remplacer une hanche malade par une articulation artificielle. C’est probablement l’intervention la plus fiable de la chirurgie orthopédique.
Le but de cette chirurgie est de soulager la douleur et d’améliorer les mobilités de l’articulation usée. Elle peut ainsi vous permettre de reprendre des activités quotidiennes ou sportives qui n’étaient plus réalisables avec une hanche arthrosique. La mise en place d’une prothèse se discute après échec du traitement médical (antalgiques, anti-inflammatoires). Son indication repose sur plusieurs arguments, à la fois cliniques et radiologiques: douleur, gêne fonctionnelle importante (raideur et diminution du périmètre de marche), et confirmation radiographique de l’atteinte articulaire (pincement de l’interligne).
Un bilan pré-opératoire sera alors nécessaire : consultation avec un anesthésiste, bilan dentaire, consultation de cardiologie, analyses biologiques…
2a/ La prothèse totale de hanche (PTH)
La prothèse totale de hanche se compose de plusieurs éléments :
- une cupule qui peut-être en métal, polyéthylène, ou céramique, sera fixée sur la surface articulaire du côté du bassin (appelée cotyle). La céramique est privilégiée au niveau de la tête fémorale du fait de son indice de dureté très élevée et donc d’une usure plus lente.
- une tige métallique est fixée dans le fémur. Elle comporte une tête dont le diamètre et le matériau varient selon les indications
Les implants utilisés en remplacement de la hanche sont biocompatibles ce qui signifie qu’ils sont conçus pour être acceptés par votre corps.
2b/ Voies d’abord et mise en place des prothèses totales de hanche (PTH)
L’intervention dure 45 à 60 minutes et nécessite une hospitalisation de 1 à 3 jours en moyenne. Elle peut être envisagée en ambulatoire pour certains patients éligibles.
La voie d’abord, c’est-à-dire l’incision faite par le chirurgien, dépend de la déformation de la hanche, de votre morphologie et des habitudes de votre chirurgien. On distingue principalement la voie d’abord antérieure de Hueter et la voie postérieure de postéro latérale de Moore. Actuellement les données de la littérature ne montrent pas de supériorité d’une voie d’abord par rapport à une autre. Elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Les 2 types de voie d’abord sont proposés sur l’Institut, mais c’est le chirurgien avant tout qui décide du type de voie la plus adaptée pour chaque patient.
Nous privilégions les voies mini-invasives et respectant les groupes musculaires afin d’optimiser la récupération post opératoire et diminuer les risques de luxation.
Dans les suites opératoires, le patient peut se lever le jour de l’intervention, le drainage n’est pas systématique. La reprise de la marche est immédiate et se fait avec l’aide de cannes qui seront progressivement abandonnées avec le kinésithérapeute.
Il n’y a aucune contre indication de mouvements.
Votre chirurgien vous reverra en consultation entre 6 et 8 semaines.
Radiographie de bassin apres la mise en place d'une prothèse de hanche droite
(La première radiographie est réalisée quelques heures après l'intervention)
2c/ Les suites post opératoires d une Prothèse totale de hanche
Le retour se fait en général à domicile, le passage en Centre de Rééducation est devenu exceptionnel.
Nous vous prescrirons un traitement médical adapté à votre cas à votre sortie d’hospitalisation et vous serez suivi par une infirmière libérale que vous choisirez (pansements, injections, surveillance) et un kinésithérapeute libéral également qui participera la rééducation de votre hanche.
La conduite de la voiture sera possible dans le courant du premier mois post opératoire. La difficulté est d’entrer et de sortir de sa voiture, pas de la conduire. En conséquence, dès que vous pourrez facilement entrer et sortir de votre voiture alors vous pourrez la conduire.
La reprise de vos activités professionnelles sera décidée par votre chirurgien en fonction du métier que vous exercez et de l’évolution de votre récupération. Elle se fait entre 1 et 4 mois après l’intervention.
2d/ Que peut on faire avec une prothese de hanche ?
La reprise des activités sportives sera codifiée par votre chirurgien. Certains sports peuvent participer à la rééducation et à la récupération fonctionnelle et pourront être débutés dès le deuxième mois post opératoire, ce sont le vélo d’intérieur, et la natation.
D’autres sports pourront être repris après le troisième mois : vélo, plongée, golf, gymnastique, danse. Si votre niveau pré opératoire était très bon alors vous pourrez aussi reprendre en évitant les compétitions.
Il faut éviter les sports à risque (spéléologie …) ainsi que les sports de combat ou à haute cinétique.
2e/ Les complications potentielles des prothèses totales de hanche (PTH)
Toute intervention chirurgicale expose à des risques de complications. Après une prothèse de hanche, les risques de complications sont
- à court terme : la thrombophlébite, l'infection, la luxation, les risques vasculo nerveux
- à long terme : la faillite de la fixation ou descellement, l’infection.
L'infection de la prothèse totale de hanche :
L’infection d’une prothèse de hanche est rare mais compromet grandement le résultat de l’opération.
Il peut s'agir d'une infection per-opératoire par contamination directe durant l'intervention, ou d'une infection endogène liée à un foyer infectieux chronique que présente le patient (dent, sinus, urines.)… Ces foyers infectieux doivent être recherchés à titre systématique avant la réalisation d’une PTH, et il est demandé au patient de consulter son dentiste et de réaliser une analyse de sang pour diminuer les risques d’infection secondaire de la hanche.
Ce risque reste toujours possible même à distance de l'intervention, voire plusieurs années plus tard. Il faut donc penser à traiter rapidement tout foyer infectieux chez un patient porteur d'une prothèse de hanche.
La luxation des prothèses totales de hanche
C’est une complication rare des prothèses totale de hanche (1 à 4 %) qui peut être liée :
- à une insuffisance du muscle moyen fessier (notamment lors de multiples chirurgies de la hanche)
- à une mauvaise position des implants prothétiques
Ce risque de luxation a grandement diminué du fait de l’amélioration des implants prothétiques et des techniques chirurgicales (voies d’abord respectant les muscles ..).
C. La durée de vie d’une prothèse de hanche
La prothese de hanche n’a pas de durée de vie limitée.
D’après les données de la littérature, les prothèses totales de hanches ont une survie à 20 ans de 90 %. Pour simplifier, 90 % des prothèses totales de hanche sont toujours en place apres 20 ans.
D. Le changement des prothèses de hanche
Pour des raisons diverses, il est parfois nécessaire de prévoir une révision de sa prothèse. Il s’agit d’une intervention réalisée sur une hanche où une prothèse a déjà été posée.
Les raisons qui justifient qu’une PTH soit reprise sont nombreuses.
La cause la plus fréquente est de loin le descellement, viennent ensuite l’instabilité et les infections, les autres causes sont bien plus rares.
- Descellement de la prothèse fémorale ou plus souvent de la prothèse cotyloïdienne
- Instabilité ou luxations récidivantes
- Infection
- Problèmes liés au matériel : usure, rupture d’implants
- Fractures autour de la prothèse